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Transport vers l’été semble présenter la poésie comme une agence de voyages spécialisée dans les destinations paradisiaques.
Wallace Stevens a pourtant déclaré que la belle saison promise par le titre de son livre était pour lui simplement le monde tel qu’il est. On en conclura que la vie réelle, selon Wallace Stevens,
pourrait être quelque chose d’aussi délicieux qu’un séjour aux Baléares, à condition d’être transfigurée par la poésie. Les poèmes de Transport vers l’été déclinent ce paradoxe
sur un ton mystérieux et magistral que réchauffe la jouissance des visions. La dernière partie du livre, Notes pour une Fiction Suprême, ébauche la définition méthodique d’un art qui écrirait l’histoire
humaine « en beau langage sans une goutte de sang » — et nul doute que Wallace Stevens regardait à ce titre cette proposition comme le manifeste de son œuvre.
Soldat, il existe une guerre entre l’esprit
Et le ciel, entre le jour, la nuit et la pensée. C’est
pourquoi le poète est toujours dans le soleil
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Wallace Stevens (1879-1955) peut prétendre, en France, au titre de plus grand poète méconnu de langue anglaise. Souvent considéré comme le centre de son œuvre, Transport vers l’été restait son seul livre non traduit en français.
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