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Jonas Mekas
Né en Lituanie en 1922. Contraint de fuir son pays en 1944, Jonas Mekas et son frère Adolfas sont internés plusieurs années dans un camp de travail forcé de l'Allemagne nazie puis, au sortir de la guerre, déplacés de camps de réfugiés en camp de réfugiés avant de parvenir à rejoindre les États-Unis en 1949.
À New York, après s’être acheté une caméra Bolex qui ne le quittera plus, Jonas Mekas commence à tenir un journal filmé. Des instants de vie, la solitude des exilés, l'effervescence de la contre-culture des années 1960 où se croisent Allen Ginsberg, Andy Warhol, le Velvet Underground et bien d’autres. Autant d'archives de la vie quotidienne dans ce contexte d’explosion artistique tous azimuts dont la ville est le théâtre à cette époque.
Ainsi voient le jour le cinéma pour lequel Mekas est reconnu dans le monde entier.
Walden, Réminiscences d’un voyage en Lituanie, Lost Lost Lost... ses films ont révolutionné le monde cinématographique et participé à l'épanouissement du cinéma underground, érigé en parallèle à l'industrie hollywoodienne. Poète et « filmeur », comme il aimait à se définir, Jonas Mekas sera aussi journaliste, critique, programmateur et conservateur. En 1962, il fonde la Film-Makers' Cooperative et, en 1964, la Film-Makers' Cinematheque qui deviendra Anthology Film Archives, l'un des plus importants dépôts de films d'avant-garde au monde.
Porte-voix d'un cinéma alternatif et expérimental, Jonas Mekas est à la fois l'un des grands cinéastes qu'a connu l'Amérique et l’un des poètes dont l’œuvre a durablement marqué l’histoire de la poésie lituanienne.
Il est mort en 2019, à l’âge de 96 ans.
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