EDITORIAL
Résolument tournée du côté des écritures et pratiques poétiques contemporaines, du côté d’une langue travaillée, vivante, réflexive, qui rompt par l’invention formelle le consensus des langues mortes d’avoir omis de s’affronter au réel et à ce qu’il a d’innommable, la revue Grumeaux résiste au fade et au lisse. Dans la flaque de production littéraire uniformisée et inoffensive qui se répand, nous rassemblons – poètes, artistes, philosophes, lecteurs... – nous divisons.
Après VOIX et L’IMPOSSIBLE, cette troisième livraison de la revue Grumeaux s’articule autour du thème VIOLENCE.
Prise pour sujet ou à l’œuvre dans la langue elle-même – dans l’invention des formes narratives ou poétiques – la violence,
qu’elle soit politique, physique, sociale, étatique ou sexuelle, traverse ce numéro tourmenté et pluridisciplinaire où la poésie côtoie l’histoire (Philippe Artières), la philosophie (Bernard Aspe, Jean-Christophe Bailly), les arts plastiques (Hubert Lucot). Un important dossier préparé en partenariat avec le groupe Double Change apporte un vigoureux contrepoint américain aux contributions des auteurs français. La rubrique "Plus loin" rassemble une large sélection de traductions
inédites du poète-performer autrichien Ernst Jandl, réalisées par Christian Prigent et Alain Jadot. Comme dans ses deux numéros précédents, une attention particulière est portée à la dimension plastique et typographique.
Pour ce troisième numéro, la revue Grumeaux mantient son pari d’une livraison copieuse à un prix très accessible. Grumeaux paraît une fois l’an.
Au sommaire de ce numéro : Bernard Aspe, Jean-Christophe Bailly, Caroline Bergvall, Claro, Joshua Clover, Jacques Demarcq, Stacy Doris, Thalia Field, Jacques-Henri Michot, Ernst Jandl, Hubert Lucot, Sabine Macher, Ian Monk, Alice Notley, Vanessa Place, Patrick Varetz, Pauline Von Aesch, Anne Waldman...