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Ce livre propose deux gestes symétriques pour clarifier le rapport entre philosophie et politique : d’une part les aborder comme deux régimes de pensée hétérogènes. D’autre part montrer que leur articulation est nécessaire, et que c’est de cette articulation seulement que peut naître une approche féconde de la situation que nous vivons aujourd’hui. Ce double geste ne relève en aucune manière de la discipline nommée « philosophie politique ». Les tenants de cette discipline veulent ignorer qu’il n’y a de politique que là où l’évidence supposée du cours des choses est contestée, et où sont combattues les décisions prises par ceux qui nous gouvernent. Dans la mesure où le pouvoir de ces derniers repose sur une confiscation du sens même de « politique », toute politique effective se caractérise avant tout par le fait qu’elle doit se battre pour se faire reconnaître en tant que telle. C’est là une des figures de la division politique, entendue comme conflictualité — entre des manières de voir, de faire, de penser irréconciliables —, qui est à la fois le point de départ et le cœur de toute politique ; conflictualité qui, dans sa partialité même, est condition de la clarté, car le « tout » se voit depuis la division.
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Bernard Aspe :
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La division politique |
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