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Zukofsky disait de « A » : « ces mots sont ma vie » — il y aura consacré quarante-cinq années de travail.
Œuvre majeure de la modernité américaine, « A » peut être lu à la fois comme un manifeste, le témoignage d’une vie traversée par les espoirs et les désastres du siècle dernier, une quête de l’amitié (Ezra Pound, William Carlos Williams) et un chant d’amour pour sa femme Celia.
Dans « A » se mêlent inextricablement la vie de Louis et de sa famille, les événements historiques du vingtième siècle, la musique, une réflexion morale et politique hantée par la présence textuelle de Marx et Spinoza. Les 24 sections qui composent « A » révèlent une méthode de composition d’une grande audace, qui alterne le vers rimé, le vers libre, le collage, la correspondance, les citations, l’écriture théâtrale, l’écriture musicale… Le modèle prosodique demeure le vers de Shakespeare, son modèle rythmique, l’art de la fugue et du contrepoint de Bach.
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Louis Zukofsky (1904-1978) :
est l’un des plus grands écrivains américains du vingtième siècle. Il est à l’origine du mouvement « objectiviste », auquel sont associés Charles Reznikoff, George Oppen et Carl Rakosi. En 1928 il commence un long poème en 24 mouvements intitulé « A », qu’il achèvera en 1974 et qui deviendra, après sa mort, un livre culte, ici traduit intégralement pour la première fois.
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