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Galaxies, œuvre centrale d’Haroldo de Campos, écrite entre 1963 et 1976,
est un véritable livre-somme, dans la lignée des Cantos d’Ezra Pound. « Livre de voyage et
de voyages, voyage-livre », ce journal de bord kaléidoscopique se compose de 50 longs poèmes
mêlant les langues, les expériences et les sensations, dans une langue foisonnante et baroque.
Après De la raison anthropophage (Nous, 2018), voici Galaxies, le grand poème-monde d’Haroldo de Campos.
écrire millepages écrire mille-et-une pages pour en finir avec en commencer avec l’écriture
et ici je commence et ici je me lance et ici j’avance ce commencement
et je relance et j’y pense quand on vit sous l’espèce du voyage ce n’est
pas le voyage qui compte mais le commencement du et pour ça je mesure et
l’épure s’épure et je m’élance écrire millepages mille-et-une pages pour en
finir avec en commencer avec l’écriture en finircommencer avec l’écriture
et donc je recommence j’y reprends ma chance et j’avance écrire sur l’écriture
est le futur de l’écriture je surécris suresclave dans les mille-et-une
nuits les mille-et-une pages ou une page dans une nuit ce qui se ressemble
s’assemble pages et nuits se miment s’ensoimêment où le bout c’est le début
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Haroldo de Campos (1929-2003) :
poète, théoricien et critique brésilien, traducteur (Homère, Joyce, Mallarmé, Dante). Animateur du groupe et de la revue Noigandres avec son frère Augusto,
il fut l’un des initiateurs de la poésie concrète. Il occupe une place unique dans la modernité sud-américaine, représentant à lui seul un large éventail de voies de recherche et de créations.
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