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Ce volume rassemble un choix de textes théoriques d’Haroldo de Campos, jusqu’ici inédits en français.
Aussi incisifs que novateurs, ils témoignent de la virtuosité analytique de l’auteur brésilien,
qui a fait de lui le grand interlocuteur de l’avant-garde sud-américaine, que ce soit pour la poésie, pour la musique ou pour les arts plastiques.
Dans ces textes, parmi les plus emblématiques d’Haroldo de Campos, il est question notamment de l’« anthropophagie » — définie comme « dévoration critique
du legs culturel universel », comme processus « cannibale » assumé, rendant possible un rapport renouvelé, non asservi, de la culture brésilienne
et sud-américaine à la tradition occidentale. Mais aussi de la traduction comme création à part entière et fidélité à la forme ;
d’art aléatoire et de modernité comme « invention d’une tradition » ; ou encore de la « poésie concrète » (qui s’étend,
dans les analyses de Campos, de Homère à Dante, de Mallarmé à Pessoa…) comme limite extrême de la poésie, poésie « pour », poésie de l’à-présent.
« Le traducteur de poésie est un chorégraphe de la danse interne des langues »
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Haroldo de Campos (1929-2003) :
poète et critique brésilien, traducteur d’Homère,
de Joyce, de Mallarmé et de Dante, co-fondateur du groupe et de la revue Noigandres avec son frère Augusto,
il fut l’un des initiateurs de la poésie concrète brésilienne. Il est l’un des poètes et essayistes les plus connus
d’Amérique du sud. Ses travaux critiques, érudits et inventifs, prennent source dans son activité de poète et de traducteur et en sont inséparables.
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